NON à la privatisation du service public au profit de Veolia

 


Contre la privatisation du service public au(x) profit(s) de Veolia 

 L’association Libérez nos poubelles avance les arguments suivants : 

 1. Comme réponse à la dégradation du service public, la privatisation n’est qu’une solution de facilité

 La gestion intercommunale des déchets connaît de notoires dysfonctionnements : retards répétés, équipements inadaptés et communication défaillante, conduisant à une nette détérioration du service public. Ce constat - corroboré par le bureau d’études AjBD en janvier 2025 - révèle une gestion publique en crise. Déléguer à Veolia est une solution de facilité, une fuite des responsabilités, qui privatise les bénéfices et socialise les risques au lieu d’améliorer en profondeur. 


2. Les risques de la privatisation au profit de Veolia : une fausse bonne solution 

 Face à la crise de la Régie publique, la DSP (Délégation de Service Public) à Veolia n’est en aucun cas une panacée. Elle comporte des risques majeurs

 • Perte de contrôle : Le transfert à une entreprise privée réduit le pouvoir des élus et des citoyens sur une compétence de proximité essentielle. 

 • Opacité plus qu’accrue de la gestion : Les décisions et les données clés (coûts, performances) deviendront plus inaccessibles, abolissant toute transparence. 

 • Détérioration du service : dans la durée, la logique de rentabilité privée primera nécessairement sur la qualité du service de collecte. 

 • Hausses des tarifs : Les usagers subiront d’autres augmentations pour maximiser les profits déjà très élevés de l’opérateur privé déjà présélectionné.


 • Fragilisation des emplois : Les salariés de terrain du service y perdront leur statut et risquent même la suppression de leurs emplois. 

 • Éloignement et pénalisation des usagers : Les besoins locaux seront moins pris en compte, accentuant l’actuelle dépossession citoyenne déjà très poussée. La tarification dite "incitative" (en hausse répétée), socialement sélective, pèsera toujours aussi lourdement sur les foyers modestes et les familles. 

 • Cette privatisation accentuera le déficit démocratique intercommunal en place : avec déjà les décisions supra-communales (du SMCNA) pour le traitement, la gestion de la collecte par Veolia écartera définitivement élus et citoyens-usagers des lieux de décision. 

 3. L’alternative ? Une régie publique rénovée.  Plutôt que de céder au mirage de la privatisation, des solutions existent : 

 • Une régie publique rénovée, avec une gouvernance transparente et des moyens humains et matériels consolidés. 

 • Une information et une participation citoyennes développées pour adapter le service aux attentes et besoins réels des usagers. 

 • Une approche sociale partagée pour corriger les effets actuels pénalisants de la tarification. 

Pour nous, la priorité doit rester à un service public efficace, juste et maîtrisé par la collectivité. 

 Association Libérez nos poubelles en Estuaire et Sillon, 25 mars 2025

Références : 

  • Narcy, M., Les services publics locaux à l'épreuve des logiques de marché. L'Harmattan, 2015.
  • Julie Gervais, Claire Lemercier, Willy Pelletier, La valeur du service public, La Découverte, 2021
  • Nadège Vezinat, Le service public empêché, PUF, 2024.


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