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Sur le bulletin Lettre d'info d'octobre 2022 de la CCES

Cet article est la synthèse des remarques des membres du bureau et d'un ami de l'association, sollicités pour donner leur ressenti et leur analyse à la réception et à la lecture de ce bulletin (D'où les citations entre guillemets).

Estuaire et Sillon vient de mettre en ligne et fait distribuer son nouveau bulletin Lettre d'info semestrielle. Envoi groupé avec L'actu de la CCES et le bulletin "La voix des [seuls et uniques] citoyens engagés dans le CD", en bénévolat et cooptation. Dans le quatre pages sur les déchets, aucune ligne, aucun éditorial ou interview des élus. Plus rien sur "l'excellence" de leur gouvernance des déchets, sur leur "ambitieux programme" annoncé en début d'année ou même leurs intentions pour l'année 2023. Seulement l'annonce par ailleurs de changements à venir dans le calendrier des collecte courant 2023, sans qu'on en sache les raisons et justifications. Hors cela, qui est maigre, auraient-ils donc quelques secrets à taire ? Seul le service environnement parle donc dans ce bulletin de biodéchets, et de compostage, pour une échéance au 1er janvier... 2024 ! 

"Jardinez malin" pour les nuls

Et c'est toujours la même chose: on nous explique, exemples à l'appui  - parce ce que nous sommes vraiment obtus, peut-on le vivre autrement ? - que c'est de notre faute parce que nous ne faisons pas bien les choses et qu'ils doivent donc instamment nous (ré)éduquer. Ceci est pourtant démenti par le récent mais tardif Rapport annuel déchets 2021, dont les chiffres montrent que nous poursuivons, malgré tout, nos efforts de tri tout en payant des factures de plus en plus lourdes. "Plus on trie, plus on paye" : c'est le constat fréquent des abonnés-usagers.

Extrait de la page 4 :

L'injonction pour "jardiner malin" : culpabilisation et infantilisation
sont les deux mamelles de la communication de la CCES.

Gageons que beaucoup doivent avoir une réaction agacée à la réception de cette missive de "jardin malin" pour les nuls. Car les citoyens de la CCES sont loin d'être tous d'origine urbaine. Il reste encore nombre de personnes issues de notre environnement rural.  A en croire ce bulletin, ce que nous ont appris nos aînés n'était qu'erreurs et incompétences, à rectifier illico ?  A leurs yeux nous ne sommes à l'évidence que des "incompétents, irresponsables, qui sait, peut-être des demeurés mentaux" ? 

Nouvelle démonstration qu'écologie sans conscience sociale du territoire n'est qu'un jardinage pas forcément "malin". "Nous sommes gouvernés par une bande d'écoligarques", soutenus explicitement il est vrai par une minorité de néo-rurbains fraîchement implantés, férus d'une "ruralité" largement fantasmée (voir l'avis du CDD à ce sujet) et qui s'imaginent - de ce fait, mais de quel droit ? - pouvoir dicter vertement notre conduite à tous. 

Une culpabilisation de tous par quelques-uns 

Dans cette communication, simple greenwashing de la politique déchets intercommunale, il aurait été plutôt utile de rappeler d'abord la définition officielle de ce qu'est un biodéchet. On comprend mieux comment ils arrivent à 33% de "biodéchets" en CCES : c'est en incluant les déchets verts. Part certes majeure et coûteuse, mais qui ne concerne cependant pas tous les abonnés, loin s'en faut. C'est évidemment bien plus restreint si on ne parle que "des os de poulets, des coquilles d'huitres, et autres que l'on est obligé de mettre dans le sac noir, si on n'a pas de poules. Je comprends que les personnes en appartement n'ont pas beaucoup le choix, mais là, la ficelle d'E&S est un peu grosse", estime l'un de nous. Avant tout une culpabilisation accentuée des usagers et, sur divers points, une simple promotion des "bons gestes", des "bonnes pratiques" à adopter : déchets verts, le compostage, le "jardin malin", le broyage, le mulching, etc. Y compris, un comble, jusqu'à l'invitation - par ce service "public" - à l'appel à un prestataire privé pour les gros producteurs de biodéchets (ex. : un restaurant savenaisien) ! Le service tient même une liste à disposition. Autant de redevance enfuie. Pas grave : le manque à redevoir sera évidemment comblé par les autres abonnés.

L'enquête du SMCAN de mai dernier nous en apprenait beaucoup plus sur les pratiques de compostage en Estuaire et Sillon, leurs motivations et leurs réticences. Dommage que ses chiffres ne soient aucunement repris ici. Mais c'est sans doute parce qu'ils relativisent fortement les capacités et les possibilités de réduction significative des déchets par cette seule et unique prise en compte du compostage.

Source : SMCNA, 2022


Un trompe l'œil pour la hausse en préparation pour 2023 

Bref, vraiment "marre de la culpabilisation énoncée qui préfigure une hausse de la redevance, soigneusement occultée, bien que quasi certaine". C'est avant tout un tour de passe-passe, un évitement délibéré des élus et du service pour tenter de ne pas/plus avoir à rendre des comptes sur leur gestion calamiteuse des déchets en Estuaire et Sillon, aggravée depuis 2021. Sans doute estiment-ils que tout aurait été dit dans le rapport déchets 2021. Or c'est loin d'être le cas. Pour une fois, ils  feignent donc d'anticiper une échéance au 1er janvier 2024 ! Culpabiliser les usagers sur leurs pratiques, oui; mais, ce qui est le rôle premier d'un tel bulletin,  informer les citoyens sur leurs orientations budgétaires (en déficit, -600.000 € en 2021) et tarifaires (à la hausse, + 64% en 2022), et ce qui est à suivre pour 2023 : en aucun cas, pas question ! 


Au-delà du jardinage et du compostage, de quoi sérieusement s'inquiéter sur une prochaine et nouvelle hausse des factures en préparation, en catimini, sans bulletin ni trompettes, pour 2023. 

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