Depuis plus d'une décennie, un puissant lobbying pro-RI a fonctionné à plein régime. Ses principaux acteurs ? L'ADEME (agence d'État), l'éco-organisme Citéo (en "mission") et l'association élus-entreprises Amorce, etc. A coups de "principe pollueur-payeur", de visée "zéro-déchet", de promo des "petits gestes", "écoresponsables", pour "sauver la planète" - non sans l'instrumentalisation éhontée des enfants par la pub TV et jusque dans les écoles - la fable périurbaine de la RI a pu gagner les esprits. Oubliant que les usagers, comme les chiffres le montrent rétrospectivement, n'avaient pas attendu cette propagande intensive pour faire et poursuivre un réel effort de tri, bien mal récompensé au final.
La RI à la peine
10 ans plus tard, le bilan n'est pas fameux.
Il est marqué par la réduction du service rendu et l'envol à répétition des
factures. Et, comme le montrent les cartographies de l'ADEME, la RI peine
toujours à s'installer au-delà de certains départements pionniers, comme
notamment l'ouest et la Loire-Atlantique.
Alors qu'il était prévu 25 M. en 2025, de
l'aveu même de l'ADEME ce n'est qu'entre 6 et 8 millions d'usagers - les
chiffres, pas à jour, restent très flous - qui sont sous le régime de la RI en
2020. En Loire Atlantique ce n'est, à ce jour, selon nos calculs, qu'un quart
de la population seulement qui est concernée. Une large majorité de Français et
de collectivités, restent donc sous le régime "historique" de la
TEOM. Pourtant le malaise du ramassage des ordures, de ses modalités et de sa
facturation, gagne aujourd'hui l'ensemble du territoire et finit par attirer
l'attention des médias, presse et TV (TF1, FR2). Mais c'est avec de courts
sujets de JT, ne donnant la parole en micros-trottoirs qu'aux seuls ravis de la
RI. Ajoutant ainsi à la confusion, tant la mésinformation sur les réalités du
sujet reste criante.
TEOM ou RI : de fortes disparités de tarifs
Variables d'ajustement
Les collectivités - intercommunalités, agglos
et métropoles - en charge de ce "service [de moins en moins] public",
subissent cette année plein pot les conséquences de bouleversements fiscaux
récents : suppression de la taxe d'habitation, alourdissement des écotaxes
(TGAP) auxquels s'ajoutent les coûts astronomiques de l'énergie, dont le gazole
des camions-bennes. Pour équilibrer aux forceps les budgets déchets, elles ne
connaissent que deux "variables d'ajustement" : la réduction du
service, de la fréquence de passage des bennes, suppression du ramassage à
domicile (PAP, porte-à-porte), installation de PAV [points apport
"volontaires"] et l'augmentation des factures, avec le plus souvent
les deux.
Dans la panique, mais toujours dans le plus
grand des secrets écotechnocratiques, elles cèdent encore trop facilement aux
sirènes de la RI. Par une fuite en avant dont elles n’y voient que les
avantages budgétaires immédiats, mais sans mesurer leurs conséquences
sanitaires (nuisances), paysagères (dépôts sauvages), territoriales (disparités
dans le rendu et les tarifs du service), et encore moins, à plus long terme, sociales,
entre métropoles et zones périurbaines et rurales.
Les PAV (points d'apport "volontaire") fin du PAP (porte à porte)
Un seul dénominateur commun : l'urgence de l'écoute des usagers
La diversité des situations et des
appréciations est donc extrême. C'est pourquoi il n'y a guère d'autre solution
que de camper sur la position d'une coordination de collectifs et
d'associations que, quel que soit le cas de figure - régime de ramassage,
modalités de la facturation, mode de "gouvernance" locale des déchets
- rien ne puisse être modifié sans une consultation locale préalable rendue
obligatoire des abonnés-usagers. C'est exactement tout le sens de la pétition
nationale en ligne : "pour un service public de ramassage des ordures
ménagères à l'écoute de ses usagers" : https://petitions.senat.fr/initiatives/i-1245
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