En résumé, en faisant une synthèse des propos lus et entendus ici localement, tous les problèmes sont imputés aux usagers, estimés insuffisamment "vertueux" et pas assez "éco-responsables". Une "pédagogie", insistante et pesante, rebaptisée "prévention", est donc jugée nécessaire pour les "sensibiliser". Les élus se présentant volontiers eux-mêmes, à l'occasion, comme étant personnellement des modèles de vertu en matière de tri.
Les "dépôts sauvages" sont perçus comme des actes d'incivilité, sans lien à chercher et établir avec les dysfonctionnements du système. Si les factures augmentent, c'est qu' elles sont impératives pour "sauver la planète". Malgré les fréquentes modifications des consignes, le tri reste présenté comme "un jeu d'enfant". Le barème tarifaire doit privilégier la "part variable" (les levées) par rapport à la "part fixe" (l'abonnement) pour inciter les usagers, jugés atteignables uniquement par des motivations de porte-monnaie et de budget personnel.
Les "erreurs de tri" des usagers - désignés comme "producteurs de déchets" sur leurs factures - sont blâmées pour créer le déséquilibre budgétaire. Le budget annexe des déchets de l'intercommunalité doit être présenté et voté "à l' équilibre", et seule l'augmentation des tarifs permettrait d’y parvenir, surtout pas une meilleure maîtrise des dépenses.
Adopté en 2014, le principe de la "redevance incitative" - rebaptisée depuis redevance déchets - n'a pas à être remis en question. Les usagers n’ont pas voix au chapitre, considérés comme incompétents pour évaluer l'ensemble du système, et les réunions publiques sont jugées inefficaces donc inutiles. L’évaluation des dispositifs et leurs modifications reviennent ainsi exclusivement à la commission déchets, un comité Théodule, ou à des bureaux d’études chèrement payés pour cela.
Cependant, plus on parle d'"harmonisation", d'"optimisation" ou de "rationalisation", plus le système montre des signes de dysfonctionnement. Tandis que l’intercommunalité se concentre sur la collecte, le SMCNA, responsable du recyclage et du traitement, reste silencieux sur ses choix, projets et perspectives à cet égard. En revanche, son président met volontiers en avant l' "économie circulaire", tout en désignant lui-aussi l’usager seul comme le responsable central des difficultés rencontrées.
Bref, le "narratif" déchets de la CCES - son "Storytelling" (racontage d'histoires) sur sa "gouvernance" du tri et de la redevance (dés)incitative - apparaît de plus en plus déconnecté des réalités, inefficient, éloigné des attentes des usagers de ce service public.
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"Storytelling" ? = un racontage d'histoire(s) |
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