Mise à jour du 25 juin 2025
Cartographie d’une contestation devenue nationale
1. Une opposition de plus en plus structurée
Si la gestion des déchets relève des intercommunalités, la contestation de la redevance incitative (RI) dépasse largement l’échelle locale. Sa diffusion sur l’ensemble du territoire, littoral, intérieur, zones touristiques, périurbaines ou rurales, en témoigne.
Cette carte des collectifs recoupe d’ailleurs celle que l’ADEME publie périodiquement, où l’on constate que la généralisation de la RI progresse difficilement, avec des retards majeurs sur des objectifs nationaux désormais hors d’atteinte.
Certains mouvements sont anciens, comme à Clisson (Loire-Atlantique) où la lutte éphémère contre la RI remonte de 2013. LNP a commencé en 2016, mais la plupart des collectifs ont vu le jour ces derniers mois, signe d’une contestation qui s’intensifie et se renouvelle à l’échelle nationale.
2. Une typologie claire des revendications
La contestation prend des formes variées mais repose sur des revendications communes :
* Refus des hausses tarifaires jugées abusives
* Opposition aux bacs à puce et au paiement à la levée, perçus comme intrusifs et pénalisants
* Défense du porte-à-porte, garant de proximité et de service public
* Dénonciation d’une fiscalité jugée punitive, injuste ou "écologique de façade", avec des slogans tels que "Écolo-fric" ou "Stop au racket"
* Revendications d’équité territoriale et critique d’une gestion souvent considérée opaque et technocratique
3. Des formes d’actions encore dispersées
Les mobilisations s’organisent selon des modalités assez classiques, mais leur efficacité reste limitée :
* Expressions individuelles : lettres ouvertes, tribunes ou "coups de gueule" dans la presse locale
* Pétitions en ligne, principalement sur Change.org ou Mesopinions.com. Malgré des signatures parfois nombreuses, elles restent sans réponse concrète des élus
* Groupes Facebook locaux, publics ou privés, souvent limités au périmètre intercommunal. Leur audience varie de quelques dizaines à plusieurs milliers d’abonnés (par exemple AMCODD Dordogne avec plus de 16 600 membres), avec une moyenne autour de 1 000 pour d’autres collectifs (comme LNP)
* Manifestations publiques, souvent modestes en termes de mobilisation
* Recours juridiques, introduits devant les tribunaux administratifs, aux résultats incertains et fréquemment remis en cause en appel.
4. Un réseau encore embryonnaire
Le mouvement reste partiellement structuré :
* Certaines régions demeurent en marge ou absentes (Île-de-France, Corse), zones où la redevance incitative n’est pas encore appliquée
* La coordination nationale entre collectifs existe à l’état embryonnaire. Quelques tentatives d’unification ont émergé, mais elles peinent encore à produire des actions communes et durables
Conclusion
La contestation de la redevance incitative, longtemps marginale, s’étend désormais à l’échelle nationale, avec des revendications homogènes mais des moyens d’action encore dispersés. Son développement futur dépendra de la capacité des collectifs à se structurer et à mutualiser leurs initiatives.
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