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Quand la CCES habille de vert son coup antisocial du 1er janvier.

Les élus et services de la CCES peignent en vert un recul drastique du service public de proximité : celui du ramassage à domicile des ordures ménagères.

Après l’avoir annoncé dans la presse, ils nous en informent par un courrier personnel daté du 2 novembre et reçu le vendredi 13 (voir ce courrier ci-dessous). Jour de chance ? Pas vraiment.

La modification majeure : la division par deux des passages des bennes devant chez soi, d’une fois toutes les semaines à une fois tous les quinze jours : « à compter du 1er janvier 2021, les ordures ménagères et les emballages seront collectés, le même jour, une fois toutes les deux semaines ». C’est clair et net : de quelque façon qu’on le présente et le justifie, cela constitue une diminution de 50 % du passage des bennes, quand bien même il n’y en aura plus « qu’une seule benne à ordures ménagères bicompartimentée » à passer.

Cela fait des années que ça les démangeaient. Mais les élections locales étant passées, dans les conditions que l'on sait, et comme le re-confinement est là, l’occasion est trop belle, et elle fait les larrons. Jusqu’à présent ils se contentaient de barèmes surfactureurs adoptés en force et en étroit comité, maintenant c’est l’intégrité même du service qui est impactée

Une réduction du service public : depuis toujours, à l’époque de la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères), jusque dans les années 20000, et avant la RI (redevance incitative) à partir de 2014, le ramassage hebdomadaire était la règle. Il n’y a encore pas si longtemps, dans certaines communes, la benne passait même deux fois par semaine, comme à Savenay. Maintenant, c’est fini. Ceci étant donc avoué publiquement - la division de moitié - tout le reste n’est ensuite plus qu’un laborieux habillage en vert.

La justification : « la Communauté de Communes se mobilise pour réduire son empreinte écologique ». Il n’est plus temps de discuter, en vain, des chiffres. Dommage qu’elle le fasse sur le dos - et le compte - de ses habitants. Car c’est sans que, pour autant, ni dans la presse, ni dans leur courrier, une quelconque diminution du barème des factures ne soit évoquée ni envisagée. La CCES œuvre pour la bonne cause et ça a un prix fort, à faire payer aux usagers.

C’est pas nous, c’est vous ! C’est de votre fait, car « cette évolution est le résultat des pratiques (...) des habitants qui ont réduit leur déchets », et « présentent, en moyenne, leur bac ordures ménagères 1 fois toutes les 3 semaines ». Sur ce point, rappelons d’abord que notre réel effort à tous, effectivement mesurable par les chiffres, a eu lieu avant 2014, au cours des années qui ont précédé l’instauration de la RI. Nous sommes finalement bien mal payés d’un tel effort général et volontaire. 

Ensuite, soulignons que ce n’est pas parce que nous ne présentons pas forcément notre poubelle toutes les semaines, que ça légitime pour autant de réduire de moitié la périodicité de ces passages. Est-ce que, sous prétexte que nous n’avons pas du courrier tous les jours, le facteur ne devrait passer qu’une fois tous les deux ou trois jours ? Un service public de proximité, quel qu’il soit, doit rester pérenne et régulier.



C’est pour votre bien, car on va vous rééduquer : « la réduction des tournées… favorisera les bonnes pratiques, en modifiant les habitudes de consommation ». Car, au cas où ça nous aurait échappé, en divisant par deux l’offre de ce service public de proximité la CCES « s’adapte aux nouveaux usages et vous accompagne dans la mise en œuvre de ces gestes du quotidien ». 

Selon ce courrier, nous devons, par exemple, "limiter notre gaspillage, consommer des fruits et légumes de saison, acheter « local » et « consommer durable », trier et composter les déchets, réutiliser, donner ou réparer plutôt que jeter ». Idées certes louables et de bon sens, mais on n'a pas attendu la CCES pour les mettre en œuvre. A travers les poubelles, ce qu'elle prétend donc c'est ni plus ni moins régenter tout notre quotidien en s'y immisçant.

Et on peut même lire ici - en creux – l’idée assurément peu flatteuse que se font donc de nous clairement élus et services et qui suinte du discours de ces deux pages. D’après eux - si on en croit les termes de leur courrier - nous serions : irresponsables, infantiles, incivils, gaspilleurs, consommateurs effrénés… Mais, tenons-nous bien : ils nous ont à l’œil et se chargent de nous rééduquer en nous frappant à la caisse par le biais de nos poubelles !

Ce discours technocratique, condescendant, culpabilisant, infantilisant, et fondamentalement méprisant, devient carrément insupportable lorsqu’il vise en fait - comme on le voit bien avec ce courrier - à justifier par des biais pseudo-écolos un très mauvais coup social : la division par deux d'un service public local de proximité.





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