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Réponse au vice président d’Estuaire et Sillon délégué aux déchets

 



Bien que vous n’ayez pas répondu à mon courriel personnel du 3 décembre, je réponds, ne serait-ce que par correction, en tant qu’« habitant du territoire », à votre circulaire datée du 10 que je n’ai reçue qu’hier seulement, 26 décembre 2020.

Vous dites avoir eu du « plaisir » à me l'adresser. Mais vous inaugurez l'année par l’annonce de ce que je considère comme un mauvais coup social, imposé anti-démocratiquement, sans aucune concertation ni consultation publiques. Vous le dévoilez si tardivement - entre Noël et Nouvel an – et avec tant d’oublis qu’ils ne peuvent être involontaires. J'y vois un calcul pour prévenir toute réaction, avec une certaine dose de cynisme.

Certes en êtes-vous le signataire officiel, mais on y reconnaît au premier coup d’œil ce style si particulier du service communautaire déchets, coaché cette fois par un « partenariat » avec l'agence de communication CITEO, et ses slogans de green marketing : le tri un « jeu d'enfant », qui « se met au vert » !

La lettre reçue de la CCES le 26 décembre 2020
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Votre lettre d'accompagnement ne compte que quatre brefs paragraphes. Sans entrer trop dans le détail – reportez-vous à la page Facebook et au blog dédié du collectif – n’ayant aucune garantie ni certitude que vous les lirez, quelques remarques :

Le premier paragraphe annonce un « nouveau mémo de tri » et « notre calendrier de collecte » qui sont joints. En omettant soigneusement de dire qu'il renferme une diminution de moitié du passage des bennes, avec maintien de la grille des tarifs en vigueur. Un service deux fois moindre, pour une facture identique ! C’est une manière absolument inacceptable de restreindre aussi lourdement un service public hebdomadaire de proximité, tel que rendu par les collectivités depuis des temps immémoriaux, au moins les quelques décennies d’une vie, sans réduire en rien sa facturation.

Les choix qui sont aujourd’hui les vôtres ne peuvent, pourtant, se recommander d’aucune légitimité électorale, directe ou indirecte. Aux récentes élections locales, municipales et communautaires de 2020 (15 mars) - sans parler de la très faible participation et de l’abstention massive - les sujets intercommunaux, en général, n'ont fait l'objet d'aucune campagne ni d’engagements quelconques. Vous ne pouvez donc vous prévaloir de nul mandat ni du moindre consensus sur celui des déchets. À part, bien à l’abri du si discret et confortable huis-clos supracommunal, celui de la droite et des gauches locales qui, d’un conseil communautaire à l’autre, s’y retrouvent si constamment unanimes.

Les trois paragraphes suivants sont une tentative de justification à l’allure d’un plaidoyer en faveur du tri, en bref : acceptez-le et triez plus, et vous sauvez la planète ! Mais c’est pour faire diversion, car ce n'est pas le principe du tri lui-même, depuis longtemps admis et pratiqué en Estuaire et Sillon, qui est en cause. Ce qui est regrettable, c'est la manière brutale et les méthodes contestables par lesquelles vous - les onze maires solidaires et les services déchets et budget - les mettez en œuvre. Il n’y a là rien d’autre qu'un maquillage en vert du mauvais coup social que vous nous assénez, et son vernis soi-disant écolo n'y change rien.

Ce diktat de dernière heure s’opère dans des conditions de précipitation, d'impréparation et d'improvisation qui ne manqueront pas d'entraîner, très rapidement, des dysfonctionnements inévitables, ne serait-ce que sous la forme de dépôts sauvages, dont vous venez de créer vous-mêmes toutes les conditions.

Vous avez refusé d'écouter notre suggestion de moratoire d'un semestre. Vous devrez par conséquent assumer l’entière responsabilité de toutes les difficultés qui ne manqueront pas de se faire jour dans les semaines qui viennent.

Vous comprendrez, dans ces conditions, que je ne peux accepter votre « souhait du meilleur » pour 2021, alors que vous commencez vous-mêmes, avec ce mauvais coup social et ces méthodes, par en rajouter localement un de plus à des auspices généraux déjà bien sombres et si préoccupants pour l’année qui vient.


J-Yves Martin, « habitant du territoire » depuis 40 ans,
ancien élu et conseiller communautaire (2008-2014)
Co-fondateur et porte-parole du collectif Libérez nos poubelles
en Estuaire et Sillon (depuis 2016).

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