Récit de la présentation et du débat déchets (BP 2023) au conseil communataire CCES du 30 mars 2023 à Lavau-sur-Loire
Par l'association Libérez nos poubelles sur sa page Facebook, le 31 mars*
Piètre soirée hier soir
au théâtre de Lavau-sur-Loire. Le vice-président aux déchets nous annonce au
passage à l’entrée : « ça avance dans le bon sens ! » Lequel ? Il sera lui-même
muet pendant tout le débat sur le budget déchets.
Petite salle de théâtre,
rideau fermé, scène close, et on ne peut pas non plus dire que le spectacle est
dans la salle. Il n’y a qu’un maigre public d’une petite dizaine de personnes,
dont notre association Libérez nos poubelles en Estuaire et Sillon et ses amis
représentent plus de la moitié.
La mise en scène est très
statique, l'intrigue manque cruellement de suspens. Dans la troupe il y a plus
de figurants que d’acteurs à texte : six sur 36 seulement. Un seul fait un long
monologue, le vice-président aux finances, dans un "marathon
budgétaire" solitaire. Il s'y perd un moment un peu entre dépenses et
recettes et pose la question « je ne vais pas trop vite ? ». Cri du cœur des
assistants, pressés d'en finir : "'NON" ! Ecrans et portables persos
sont fixés des regards, sans qu’on sache vraiment ce qu'ils affichent.
Seuls les « conseillers
», dans l’ensemble peu loquaces ni très attentifs, ont droit à la "Note de
synthèse". Un jonglage oral de chiffres difficile à suivre pour ceux qui
n’en disposent pas. La chambre régionale des comptes a pourtant enjoint
récemment la CCES de fournir un effort de publicité et de communication de ses
données budgétaires. En vain pour l’instant. Pas de micro ou de sonorisation
alors que l’acoustique de la salle largement vide est mauvaise. Aucune volonté
d’animation ou de « pédagogie ». Aucun bilan de mi-mandat, dont c’est pourtant
la date.
Sur le fond ? Par rapport
au « débat » d’orientation budgétaire d’il y a deux mois, la seule nouveauté
est l’abandon - pour l’instant ? - de l’achat d’une benne « verte » à plusieurs
M. d’euros sur plusieurs années. Les élus auraient-ils ramené le service à la
raison sur ce point des dépenses "quoi qu’il nous en coûte ?" Est-ce
cela le « bon sens » annoncé. N’est corrigée que l’une des 22 nuances de griefs
que nous avons listées (voir ci-dessous). Car pour le reste rien n’a
bougé. Il n’y a eu aucun sursaut du conseil communautaire lui-même qui a juste
rempli passivement son rôle de « chambre d’enregistrement » où le réduit son
président. Les « oppositions », muettes ou absentes, ne se sont pas opposées du
tout. Cinq absentions, ce n’est pas tout à fait rien quand même. C’est le seul
budget qui n’ait pas été adopté à l’unanimité. Cela traduit un malaise, même si
c’est de manière très atténuée et étouffée. Mais - pour tous les efforts
déployés - ce bilan est encore bien trop maigre.
Face à l’abandon de la
BOM « verte », un excédent de fonctionnement est prévu à 300.000 €. Ce qui
prouve que c’est bien l’objectif obstinément poursuivi. Mais pas gagné : on ne
comptera les bouses qu’à la fin de la foire, en fin d'exercice.
L'exploitation est chiffrée
à 5.4 M. d'€, dont 2.4 M. d'€ pour la participation au SMCNA pour ses «
prestations de traitement », sans que personne ne saisisse l’occasion de poser
la question de l'après-Treffieux en 2025.
Le budget déchets ayant
été voté, les tarifs 2023 en hausse de +6% vont s’appliquer, s’ajoutant à celle
de 64% en 2022. Cette fois, le rapporteur s’est félicité d’entrée d’une hausse
limitée du budget, « en dessous de l’inflation ». Dommage que nos factures ne
s'alignent pas sur les mêmes proportions. Dans les recettes de fonctionnement,
d’un total de 5.4 M. d’€, la perception de la redevance sur les usagers
représente 4 M. €, soit 74 % du total. Les subventions d’Etat (ADEME) et
retours d’éco-organismes (CITEO), censés faire ruisseler les contributions des
entreprises génératrices de suremballages vers les collectivités : 0.93 M.
seulement. On mesure l’écart.
Au final, une seule de nos 22 nuances de griefs aura été prise en compte. Ce n’est pas rien, mais il reste encore énormément à faire non seulement sur les chiffres, mais aussi sur les méthodes déplorables et antidémocratiques employées pour les faire valider comme on a pu encore, malheureusement, le vérifier hier soir.
* Publié initialement sur la page Facebook de
l'association : https://www.facebook.com/profile/100064838105247,
à la date du 31 mars 2023. En ligne.
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Pour visionner la vidéo réalisée à cette occasion : https://youtu.be/wHUVbuPUixw
Annexe :
Budget déchets 2023 de la CCES Face à nos 22 nuances de griefs ce 30 mars vous dites quoi : STOP ou ENCORE ?1. Les hausses à répétition
2. La privatisation rampante du service public
3. La réduction du service rendu
4. Les dysfonctionnements du ramassage
5. Le mépris de l'accueil et des réponses aux usagers
6. La rétention et la dissimulation d'informations clés
7. Une comm. culpabilisante et infantilisante taisant les enjeux
8. Une "gouvernance" à huis-clos étroitement vérouillée
9. Des décisionnaires hors-sol déconnectés de la vie réelle des citoyens
10. Des dépenses "quoi qu'il en coûte" qui ruissellent sur nos factures
11. La quête éperdue d'un excédent bugétaire via les hausses à répétition
12. Un enregistrement unanimiste des choix communautaires sans débat
13. L'absence persistante de toute consultation publique
14. Le refus d'un bilan partagé associant les usagers
15. Une publicité insuffisante des données et actes
16. Une tarification anti-incitative devenue punitive
17. Une gestion étroitement technocratique de la compétence
18. L'absence de toute considération sociale dans la "gouvernance"
19. L'oubli d'un bilan sanitaire et environnemental du passage à la quinzaine
20. La précarisation accélérée du personnel de collecte
21. L'occultation encore plus criante du volet traitement22. L'opacité d'une réponse à l'urgence de l'après-Treffieux
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