A propos de la "grève surprise" (Ouest-France) des chauffeurs-ripeurs du service déchets de la CCES à Savenay, le jeudi 3 mai, l'association remplit son rôle statutaire d'alerte et d'information sur le fonctionnement du ramassage des ordures ménagères dans la communauté d'Estuaire et Sillon. Dans ce cas dans la partie ex-Loire et Sillon des 8 communes où le service fonctionne en régie publique. Sollicitée par les grévistes, elle est venue leur apporter son soutien et contribue à l'analyse de ce mouvement : les constats à l'origine de son déclenchement, son récit dans la presse et le sien, son analyse et la vigilance à exercer sur le respect des engagements pris pour le résoudre par les cadres et décideurs de la communauté de communes.
NB : Pour lire les articles de presse à ce sujet: https://riccls.blogspot.com/p/presse_7.html
Récit et contexte observé :
Le 3 Mai 2023, les ripeurs et chauffeurs du service public
des déchets de la CCES se sont mis en grève. Ce personnel (de collecte) avaient
pris contact avec l’association afin de les soutenir dans un mouvement expliqué et légitimé par des conditions de vie et de travail inacceptables.
L’association a répondu à leur appel, le trésorier s’est rendu sur les lieux et a exprimé et manifesté le soutien de l’Association. "A l’occasion de ce mouvement, raconte-t-il, j’ai visité les lieux et fais certaines observations".
Effectif :
L’effectif (vestes jaunes) du service collecte (ramassage)
est composé de :
•
7 agents titulaires de la CCES, 2 en statut
fonctionnaire et 5 en statut privés (dont 2 en
arrêt de travail),
•
6
intérimaires d’employeurs différents, dont un chauffeur ripper
•
3
personnes de l’association de réinsertion « ACCES REAGI » dont la
devise est « travail et solidarité » des emplois de
« journaliers » ! personnels mobilisés sur demande (vers 5h00 du
matin par le chef d’équipe), consécutive à des absences non programmées.
Le taux horaires bruts du personnel ACCES REAGI est de 11,27
euros, primes pour travail de nuit insalubrité, salissure, panier, etc. Ils ne
semblent pas connaître !
•
L’effectif (cols blancs et assimilés) non
comptabilisé, mais, a priori plus nombreux que le service de collecte au vu des
allers et venues sur site !
Ressenti général : un service ou règne deux mondes indifférents – bureau et terrain - qui ne se côtoient pas.
Matériels roulants.
•
3 BOM (benne à ordures ménagères) en service
remisées dans le local technique attenant et communiquant au local de vie.
•
1 benne (secours) stationnée dans la cour
•
2 BOM réformée sur parc.
Ces 3 BOM achetées d’occasion sont sources de nombreux soucis
d’automatismes, dysfonctionnement des sécurités, absence d’éclairage etc....
Aucun service de maintenance compétent sur le site.
Les sécurités sur le marchepied à l’arrière d’un engin sont défaillantes et hors d’usage, ainsi que la poignée mobile permettant la stabilité des ripeurs lors des déplacements : sécurité Hors Service remplacée par des colliers plastiques (selon le personnel, décision de la cheffe).
Locaux
•
Local technique où sont remisées 3 BOM après
leur lavage en fin de tournée. Dans ce même local stockage Additif Blue
(estimation 2 m3) pour les camions,
•
Un local non fermé où sont entreposés des fûts
de graisse ou de produits ressemblants, stockage de divers consommables.
Pas certain que ce hangar soit rigoureusement conforme aux
normes incendie en vigueur, je n’ai pas vu d’extracteur d’air de fumées au
plafond etc... Je ne veux pas être catégorique mais il y a des manquements.
•
Locaux de vie :
Un réfectoire commun
en communication directe avec l’aire de stationnement des 3 BOM,
•
1 vestiaire homme avec 2 douches et sanitaires.
Le personnel n’a à sa disposition qu’un seul casier personnel où sont
successivement rangé leurs vêtements civils et combinaison de travail.
• 1 vestiaire femme aménagé dans les toilettes avec douche !
Les locaux sont entretenus régulièrement et relativement
propres.
Dans le local technique et de vie subsiste des effluves d’odeur de poubelles très désagréables et tenaces, imprégnant les vêtements. Bonjour les odeurs en rentrant le soir.
L'issue d'un déséquilibre flagrant du rapport des forces grévistes-CCES dès le 3 mai
Alerte du personnel sur le dysfonctionnement des sécurités
des véhicules, éclairage défectueux etc.
Condition et surcharge de travail horaires cadences,
rattrapage de travail.
Pas de cahier ou de tract revendicatif rédigés, hiérarchie cependant
alertée de longue date sur ces divers écarts, mais sans action de sa part, ont
conduit le personnel à ce mouvement de grève ras-le-bol spontanée, décidée à l’embauche.
Mouvement de grève inattendu que les cadres et élus ont aussitôt
enrayé en exerçant ouvertement des menaces financières sur des risques de pertes
conséquentes.
Du fait du faible nombre de personnel concerné, le rapport de
force était déséquilibré : manque d’expérience, pas assez de préparation
et de soutien, trop d’improvisation et une certaine anxiété des conséquences,
ont eu raison de ce mouvement tué dans l’œuf.
Notre soutien associatif aux grévistes :
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