Lors de la réunion du Conseil Communautaire de la CCES du 8 avril, la question de la gestion des déchets a été pendant 26 mn au cœur des débats. Pascal Martin, vice-président en charge des déchets, a d'emblée souligné la responsabilité collective qui incombe à la collectivité, "tant envers les agents de collecte, qu'ils relèvent du public ou du privé, qu'envers les habitants". Il a cherché à rassurer les agents, affirmant que "leur avenir professionnel et leurs droits seraient pleinement respectés, et que rien ne se ferait sans eux". L'expérience a jusqu'à présent montré plutôt des pratiques de patrons de choc à l'égard des personnels de terrain de la collecte.
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Le comité d'accueil LNP sur le parvis de l'hôtel de ville de Savenay |
Il a mis en avant son statut de fonctionnaire (BSPP), syndicaliste, son engagement social, il a surjoué son "mécontentement face à la désinformation circulant sur les réseaux sociaux, dénonçant les messages approximatifs, trompeurs, voire insultants, qui alimentent la confusion et les postures extrêmes." Un hors sujet freestyle visant spécialement l'association LNP, la seule s'exprimant sur les réseaux, seuls outils de communication dont elle dispose. Il a cherché à rassurer les agents, affirmant que "leur avenir professionnel et leurs droits seraient pleinement respectés (accomplissement personnel etc.., et que rien ne se ferait sans eux".
Il a affirmé qu'aucune décision n'était encore prise concernant le choix du prestataire. Le but de la réunion étant uniquement d'approuver "un changement de mode de gestion, ouvrant la voie à un appel d'offres transparent et conforme aux règles des marchés publics". Nous verrons bien, le moment venu, ce qu'il en sera et qui emportera ce marché ? Veolia, déjà très présente dans le territoire, et en ex-Coeur d'Estuaire, est la mieux placée et tient la corde, tenant compte des règles et pratiques d'appel d'offres pour les marchés publics. L'exécutif intercommunal, suivant la feuille de route de l'étude AMO, appuyée par son cabinet d'avocat, est d'ailleurs déjà en négociation avec Veolia.
Le débat a ensuite révélé des opinions divergentes. Trois élus, comme Judith Leray, Jannick Tatard et Stéphanie Hallien, ont exprimé clairement leur inquiétude quant à la privatisation du service, y voyant "une atteinte au service public et un recul des valeurs de solidarité et d'égalité". Ils ont pointé du doigt les ""manquements de la collectivité dans la gestion de la régie, et ont appelé à un débat de fond sur l'avenir du service."
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L'intervention de Judith Leray (Saint-Etienne-de-Montluc) |
Claire Tramier, maire de Lavau-sur-Loire, a exprimé son "attachement au service public et à la régie", tout en reconnaissant les "dysfonctionnements actuels" et les contraintes financières pesant sur la collectivité". Elle a souligné "la nécessité de garantir un service de qualité sans alourdir la redevance incitative, et a justifié le choix de l'externalisation par souci de responsabilité !" Elle a repris l'argument de "l'équilibre budgétaire", expliquant que le budget annexe déchets est le seul à devoir s'y plier. Hélas, quelques points de l'ordre du jour plus tard, l'assemblée a été appelée à voter une rallonge par transfert sur le budget annexe déchets venant du budget général.
Jean-Louis Thauvin, maire de Campbon, a quant à lui reconnu "les difficultés de la régie" et a plaidé pour "une solution pragmatique, privilégiant l'appel à un prestataire afin de garantir la continuité du service". Il a étrangement regretté "le manque de transparence et l'information tardive sur l'état de la régie". Alors que créateur en 2014 de la redevance incitative en ex-Loire et Sillon, et actuel responsable des finances intercommunales, il se devait pourtant d'être au courant de ce qui s'est passé depuis. Ce, sans avoir à attendre les révélations du bureau d'étude AjBD en septembre 2024 !
Si ces décideurs nous avaient mieux lus sur les réseaux sociaux, ils y auraient lu que dès 2022, nous alertions sur les errements, gabegies et dysfonctionnements de la régie publique, bien avant que le bureau d'étude le fasse, gratuitement, et malgré l'omerta pratiquée par les élus sur les infos, jusqu'à la rétention et la dissimulation d'information. Au point que les élus s'en sont rendus eux-mêmes victimes.
En conclusion : ils ont feint de découvrir la situation du service déchets, de ses difficultés humaines, financières, organisationnelles etc... Personnellement ils ne contrôlent pas ce service et "que l'on ne leur dit pas tout!" Ils jurent tous le cœur sur la main qu'ils adorent le service public, mais ont pris en "responsabilité" une décision de privatisation. En fait ils ouvrent un boulevard à la direction du service déchets (les cols blancs). La charge de travail du service va baisser, plus à se soucier de la collecte. Avec la suppression à court, moyen ou long termes des "cols bleus" de terrain (ripeurs et chauffeurs) ils vont vite se retrouver, "cols blancs" des bureaux, en sureffectif ! Et là ils n'auront plus qu'à appliquer les directives du SMCNA et de l'ADEME. Tout ça, avec la bénédiction des élus.
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