Déchets CCES : appel d'offre et enquête marketing

 


La question des déchets et des poubelles est d’actualité en Estuaire et Sillon à double titre. Un appel d'offres et une enquête en ligne. L’association Libérez nos poubelles donne son avis sur ces deux sujets.

Communiqué de presse LNP 3 juin 2025

1 - Marché public de collecte des déchets : un appel d'offres sur mesure pour Veolia ?

La Communauté de communes Estuaire et Sillon a lancé le 31 mai dernier un appel d'offres pour la collecte des ordures ménagères dans cinq communes supplémentaires : Prinquiau, La Chapelle Launay, Quilly, Campbon et Savenay. Cependant, plusieurs éléments de cet appel d'offres soulèvent de sérieuses interrogations.

Le délai de réponse de moins de trois semaines est extrêmement court, rendant difficile la préparation de dossiers complets pour de nouveaux candidats. De plus, le marché ne concerne qu'une extension partielle du territoire, en complément des communes déjà sous Délégation de Service Public (DSP) avec Veolia depuis plusieurs années (Saint-Étienne-de-Montluc, Cordemais et Le Temple-de-Bretagne). Les autres communes, comme Lavau-sur-Loire ou Bouée, continueront d'être gérées en régie publique, créant ainsi une intercommunalité à trois vitesses, loin de l'”harmonisation” promise depuis la fusion de 2017..

Ce nouveau marché public est présenté comme un moyen de “compléter une régie existante”. Pourtant, les conditions imposées ne peuvent que décourager toute nouvelle entreprise : aucune négociation n'est prévue avec les candidats et aucune variante technique n'est autorisée. En clair, il s'agit d’un accord-cadre à bons de commande sans volumes clairement définis, exigeant une coopération étroite avec la collectivité. Ces critères favorisent sans équivoque le prestataire déjà en place : Veolia.

2 - Enquête sur la collecte bimensuelle : 20 000 € pour un questionnaire incomplet ?

Autre point de réserves : le questionnaire récemment lancé par la collectivité pour “évaluer” la collecte des déchets tous les 15 jours, mise en place en 2021. Présenté comme une consultation des habitants sur les conséquences de cette réduction, ce questionnaire électronique évite soigneusement les sujets sensibles :

● Aucune question sur les nuisances olfactives, les infestations d'insectes ou de rongeurs.

● Rien sur les dysfonctionnements du ramassage, les dépôts sauvages ou la pollution paysagère autour des lieux de collecte.

● Zéro référence aux impacts sanitaires ou environnementaux constatés par les habitants, pourtant au centre des attentes du préfet.

Ce questionnaire confié à Tryom marketing, dont le coût s'élève à 20 000 €, ne permet pas de répondre sérieusement à la demande du préfet d'évaluer les conséquences sanitaires et environnementales de la collecte bimensuelle. Il se limite à une mesure restreinte de la « “satisfaction” des usagers, sans offrir de véritable espace pour l'expression des problèmes concrets vécus au quotidien.

Pour mémoire, l'article 6 de la dérogation préfectorale temporaire
du 24 décembre 2020 (Arrêté n°2020/BPEF/079) :


Pour LNP, il est urgent de remettre la transparence, l’efficacité et le respect des habitants au cœur du service public de gestion des déchets. Cela passe d'abord par des consultations sincères… et des marchés publics réellement ouverts à la concurrence.


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